Voilà une exposition qu’il ne fallait pas manquer cette année.
Je partage avec vous l’analyse du travail de cet artiste Montréalais qu’est David Altmejd.
Un travail d’orfèvre au service de la Nature, de ses êtres, de ses fruits, de sa préciosité et de ses ténèbres éclatantes, recélant de vieux démons…
David Altmejd Exposition
Retour sur cette exposition intrigante, toute en finesse.
De l’art contemporain comme j’aime.
Alliant les matériaux ultra modernes, les cheveux synthétiques, la peinture, David Altmejd travaille dans la démesure.
Ainsi, ses géants de miroirs, ses sculptures de plusieurs mètres de hauteur, semblent tout droit sorties de films de science-fiction ou de pires cauchemars d’enfant.
La luminosité apportée par ses créations puise sa source dans la noirceur des angoisses humaines.
Ce qui est esthétiquement dérangeant, glauque voir effrayant, est ainsi magnifié par le matériau de l’artiste.
Par son regard singulier.
Des loup-garous aux allures de divas pailletées, des têtes coupées gisant au pied d’un escalier ou triomphant sur des socles, encore sanguinolentes et recouvertes de pierres précieuses en plexiglass, laissent ainsi s’exprimer le paradoxe.
Le réalisme est troublant: qu’il s’agisse des mains tranchées, des têtes sectionnées, des pierres précieuses ornant les lambeaux…. Le travail est méticuleux.
Grandiose, dans la démesure et le paradoxe, là encore.
Ses sculptures sont immenses, toujours délimitées dans l’espace par des panneaux transparents, comme pour réussir à enfermer l’idée. L’image. La création.
Les détails sont impressionnants de réalisme, chaque partie, chaque pièce, même minuscule, est travaillée selon une règle simple: devenir la Réalité. Et lorsque les sculptures de plusieurs mètre de hauteur et de longueur sont ainsi exposées, on salue le travail de l’artiste. Son perfectionnisme.
Les fruits, dans leurs moindres détails, sont éblouissants, on les croirait tomber tout juste de l’arbre, découpés fraîchement et installés là, parmi ses fils de plastique transparents.
Les couleurs sont lumineuses, les pierres étincelante et pourtant! Cette exposition transfigure les angoisses de la mort, de la torture, des monstres terrifiants… Le résultat est éclatant, souligné par le blanc, omniprésent, comme une ode à la pureté, et par la transparence des matériaux utilisés.
On sursauterait presque… Envahis par la peur lorsqu’on aperçoit, mise en scène au pied d’un escalier, une tête chevelue, au cou tranché encore suintant…
C’est à s’y laisser prendre.
A coup sûr, cette exposition ne vous laissera pas de marbre…
Infos:
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris : 10 octobre 2014 au 1er février 2015
MUDAM Luxembourg : 7 mars au 31 mai 2015
Musée d’art contemporain de Montréal : 20 juin au 13 septembre 2015
David Altmejd
Site web: http://www.davidaltmejd.com