Des univers si différents et pourtant si complémentaires….
David Pirotte, artiste Liégeois, a vu ses tableaux exposés dans un lieu plutôt atypique, à Liège: un magasin de meubles contemporains.
Le résultat est étonnamment brillant.
Exposition en milieu contemporain
Au sous-sol, la projection d’un film “Last Exit to Berlin”, dans lequel on voit l’artiste à l’oeuvre mais également des proches exprimant son originalité, son travail, son talent. Sa personnalité.
Sur les trois autres niveaux, des toiles par centaines.
Trois cents approximativement. Retrospective de 30 ans d’exercice pictural vivant.
Car ce qui s’exprime au travers de son Art, c’est l’artiste lui-même et sa réalité, sa propre perception du monde.
Son propre heurt.
Sa propre rencontre.
Ses mots sont puissants, ses toiles sont étrangement liés à la noirceur, à la musique, pop-rock et punk, au cinéma.
Au nazisme.
A ce qui se vit.
A l’émotion,l’impulsion, l’intuition, la Vie.
Un clin d’oeil aux “Ailes du Désir” de Wenders, un David Bowie suintant sur un fond verdâtre, aux finitions dégoulinantes.
On ne se reprend pas. La perfection du trait net n’est pas du tout recherchée.
L’artiste semble vouloir un trait bancal, vibrant, vivant.
L’Art se ressent de l’intérieur, les peintures de David Pirotte sont à l’image de son visage.
Marquées, racontant des histoires, des regards, des idées.
Le contraste avec le lieu, épuré, chic et cosy, donne à l’exposition une profondeur sévère et un impact extrêmement positif.
Les peintures souvent crues se mêlent parfaitement au décor contemporain et impeccable.
La complémentarité joue son rôle et la noirceur des toiles, les émotions tiraillées des visages, s’effacent presque, laissant simplement s’exprimer la Beauté, l’Harmonie.
Ci et là on perçoit des artistes connus, des mots manquants, du Vide, des autoportraits cabossés.
Le travail du peintre puise sa source dans ses propres tourments: il s’axe autour de ses obsessions, calmées par la création de ses peintures.
Peindre, réaliser, pour sortir de soi ce qui entrave, afin de se libérer de ses propres émotions.
L’art comme catharsis, comme échappatoire de cette Réalité qui fracasse.
Des peintures qui vivent donc, qui dégoulinent encore, laissant imaginer la puissance des gestes lors de la création, l’absence de règles qui confère à son travail un aspect réaliste et heurté.
A aller voir sans hésiter.
Infos:
Galerie Stalport- Cappelini
Meubles contemporains
52,Rue Hors-Château
Liège
Site web