En voyant une affiche d’exposition contenant ces quatre mots… J’ai été conquise.
Je est un autre Exposition
Moi, qui suis fan de tous les névrosés, psychotiques et autres personnes atteintes d’un trouble dissociatif de la personnalité…. J’étais enchantée à l’idée de me rendre dans une galerie d’art contemporain représentant, symbolisant, cette altérité à l’intérieur de soi-même.
Cette célèbre sentence que Rimbaud écrivit en Mai 1871 à Izambard et Demeny, a longtemps été, à la manière de “l’enfer c’est les autres” Sartrien, source d’interprétations et de débats.
J’étais donc curieuse à l’idée d’entrer dans une exposition d’art consacré à cette thématique.
Qu’allais-je découvrir? Je m’imaginais tout et n’importe quoi, des peintures déstructurées, des sculptures…
Retour sur cette exposition.
Autour d’une identité explosée, mise en lumière par des artistes uniquement féminines.
Un travail de Katarina Sieverding, pour un collectif autour du bleu.
Une des salles proposait une exposition de clichés à dimensions humaines du visage de l’artiste.
Des clichés évidemment bleus, montrant donc ainsi la photographie à l’état de “négatif”, avant le développement.
Les clichés montraient à chaque fois le même visage, la même expression, mais un cliché avec une perspective différentes, principalement basée sur une opposition symétrique.
Se retrouver ainsi face à tant de clichés d’une personne unique mais pourtant si dissemblante dans d’un panneau à l’autre… Cela soulève quelques questions.
Est-ce que l’altérité est si visible finalement ? Nous percevons-nous tels que nous sommes? Sommes-nous véritablement, dans notre être entier, perceptibles?
Car l’image que l’on renvoie, l’image que l’on perçoit de nous-mêmes semblent bien être dissidentes.
On s’est tous pas reconnu un jour sur des clichés notamment, dans une bande son.
Peut-on vraiment se connaître à la manière Socratique?
Ne sommes-nous que l’image que nous renvoyons, l’image perçue par l’autre, l’autre qui nous pense, comme l’affirmait Rimbaud ?
Le travail de l’artiste ici tend à confirmer que nous sommes multiples, mouvants, changeants, insaisissables.
Un multiple facettes fascinant.
D’autres travaux étaient exposés, des esquisses au fusain, des toiles, des portraits….
Rien qui n’a vraiment retenu mon attention.
Je suis repartie avec le souvenir de ces clichés bleutés, de quelques esquisses abstraites…. Déçue par cette exposition qui annonçait un grand questionnement et des amorces d’autres réalités esthétiques.
Dommage.