Mommy – Xavier Dolan

Film de Xavier DOLAN
Anne DORVAL et Antoine-Olivier PILON

***Critique***

Mommy – Xavier Dolan

 

Une claque magistrale.

Voici un film dont on ne sort pas indemne.

Attention !! Si vous n’êtes pas armé, cela pourrait être dévastateur..! Prévoyez les mouchoirs et quelques heures pour vous en remettre.


 

Je vous fais peur? Pourtant j’exagère à peine tant l’effet produit par ce film va au-delà du bouleversement dramatique connu jusqu’à lors: il est une meurtrissure profonde.

Un cri de désespoir qui retentit dans le vide abyssal du sens de la vie.

Bien que le thème soit récurrent chez Dolan ( la relation à la mère ndlr.), Mommy n’agit pas cette fois-ci comme soupape de défouloir pour crucifier, conjurer et tuer la mère.


Ici, Dolan opère dans la bipolarité.
Se plongeant à la fois corps et âme dans la difficulté d’exister en tant que mère et en tant que femme en devant, souvent, sacrifier l’un au profit de l’autre; et à la fois soulevant la question de l’abandon, de la faiblesse, humaine et de l’absence de solution acceptable parfois.

Il ne condamne pas. Il tente de cerner, de comprendre, de dévoiler.

Du Flou et de l’inattendu.

Anne Dorval se révèle. Elle est magistrale, poignante, drôle et paumée dans le rôle de la mère à la fois simple et sublime, inconsciente de ses propres faiblesses et de ses propres forces…
Cette femme lambda qui se retrouve du jour au lendemain face à son fils, Steve (joué par Antoine Olivier Pilon), violent, imprévisible et pourtant si aimant.

Brisés par la vie, par le deuil, ils ont décidé de se reconstruire ensemble.

Une bouffée d’air glacial.

Le regard qui est posé sur les personnages n’est jamais victimisant et ne plonge jamais dans le mélodrame. Il est un chant d’espoir qui se heurte au non-sens de la vie. A ce qu’elle a de plus cruel et de plus violent.

Il est une volonté de liberté qui se fait engloutir toute entière par le système et la vie.
Il est cet espoir qui nous habite, qui nous pousse à vivre, à combattre, à lutter et qui pourtant sera toujours vaincu.
Il est cette souffrance sourde et universelle dont on ne peut s’extirper.

Des artistes à leur apogée.

Steve et Diane sont rapidement rejoints par Kyla alias Suzanne Clément, dont on sait peu de choses et dont on devine beaucoup. Elle aussi porte une douleur paralysante.

S’ensuivent des moments de grâce, suspendus dans l’éternité et soutenus par une esthétique parfaite, une bande originale toujours juste, précise et qui décuple les émotions.

Dolan est au sommet de son art: il a frappé où on ne l’attendait pas.

A voir absolument.

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