Solange, c’est elle, une jeune femme de 30 ans, une youtubeuse pas comme les autres.Dans l’univers Youtube, rire, faire le buzz, gérer dans la communication, utiliser des clichés pour épater les internautes, c’est monnaie-courante.
Solange, avec son style bien particulier, empreint d’une personnalité -plus ou moins imaginaire- débordante, un peu fofolle, un peu féministe, un peu dérangée, un peu provocatrice, un peu bobo aussi, vient amener un vent nouveau sur la toile.
Un vent de questionnements, de retours à l’essentiel, de quotidien, de culture, un vent de philosophie moderne, un vent d’émerveillement.
Séquence analyse.
Après un passage au Cours Florent, puis monteuse pour France 2 et 3, elle a pris la parole sur France Inter, où, pendant 54 séquences elle analysait les tweets selon un thème bien précis. Un peu plus tard, elle y a refait surface avec une série quotidienne intitulée “Solange dans le bus”, mais, c’est avec ses vidéos Youtube que je l’ai connue….
Les émissions de radio étant diffusées bien trop tôt le matin pour moi, je n’avais pas eu l’occasion de tomber sur l’une de ses interventions.
Ses vidéos, d’une simplicité graphique et esthétique, sont bouleversantes et brillantes de réflexions et de questionnements existentiels -ou pas d’ailleurs-.
Elle aborde des sujets multiples, presque toujours provocateurs, interrogateurs, revendicateurs.
Il y a de la conviction dans le coeur de cette jeune femme de 30 ans.
Naturelle mais féminine, elle défend les jambes poilues et les sexes touffus. C’est d’ailleurs, un thème assez récurrent dans ses vidéos: l’amour; les relations, le sexe, la Vie.
Elle a d’ailleurs intégré l’équipe du “Mouv” pour une chronique sur la vie intime des femmes qu’elle croise dans sa vie virtuelle principalement.
Solange, bien qu’étant un personnage fictif, semble puiser au coeur des tourments de la jeune comédienne Ina Mihalache ce qui lui sert de matériau.
A la manière des philosophes de tous temps, elle cherche à comprendre par le biais de multiples interrogations…. “Qui suis-je? Où vais-je? Pourquoi?” sont toujours d’actualité dans les vidéos qu’elle partage.
Ce personnage, finalement sans artifice, mais crée pour se distancier, peut-être pour plus de liberté finalement, est relativement ambigu et mélange vie réelle et vie virtuelle. Etre et paraître.
Les réseaux sociaux sont d’ailleurs une source dans laquelle Solange aime plonger afin d’en retirer l’essence et les sens.
Elle analyse tout ce qui l’intéresse et qui reste, finalement, dans notre société encore un peu tabou. Elle décortique à coup de questions existentielles, philosophiques, à coup d’analyse sociologique.
Elle partage son avis, ses interrogations, elle interpelle celui qui la regarde sur sa propre vie.
Sur son aliénation, sa liberté, ce qui fait de lui un être absolument exceptionnel et terriblement médiocre.
Elle joue sur les paradoxes et les racines humaines.
Elle a une parole essentiellement neutre, elle pose beaucoup de questions mais laisse libre de toutes réponses. Elle interroge le fond et c’est ce qui manquait, à mon sens, à la sphère Youtube éminente.
Quelqu’un qui met son nez là où il ne faut pas. Quelqu’un qui appuie là où ça fait mal.
Et ça marche, ça fait rire, ça fait s’interroger, ça remet en question ce monde et ses codes.
On la trouvera complètement barrée lorsqu’elle scande “Gloire au Pénis” dans une des ses vidéos, touchante fervente Bobo qui se revendique, extrêmement provocante et titilleuse dans son rapport avec le Travail notamment….
Elle dépeint les codes sociaux normatifs, admis et les analyse, à sa manière, provocatrice, interrogeant leur bien-fondé et portant un regard original et contestataire sur l’identité collective qui formate l’identité de chacun.
Elle est douce et c’est ce qui rend ses interventions encore plus percutantes, elle se retire du monde afin de l’observer et d’y porter un regard critique, sans jamais déposer une vérité, sans jamais être dans l’Absolu ou la vanité.
On aime, on adore, on en redemande.
“Solange te parle” tend à aller au plus profond de faire chaque personne qui visionne ses vidéos,en remettant en cause les fondements de son quotidien.
Par sa démarche, d’éveil, d’évolution, de remise en question, de recherche constante des causes, elle erre d’une manière moderne entre philosophie et humour…
Son élocution volontairement ralentie, donne à son personnage un aspect “perche”, “tête dans les nuages”, “utopistes”. Car finalement, c’est sur ce cliché là qu’elle joue: ceux qui réfléchissent, posent des questions, ceux qui veulent s’améliorer eux-mêmes et aider les autres, le monde à en faire autant, sont à côté de la plaque. En dehors de la Réalité.
Irréalistes, perchés, fous, ennuyeux, utopistes…. Bref, ils ne sont pas dans le Réel. Dans la Vie.
Et si, finalement, c’était pas ce qu’on nous en a dit, la vie?