On l’avait connu il y a 8 ans, avec un album éponyme, Zaza Fournier revient, accompagnée de Majiker, pour son grand « Départ ».
S’il n’y avait qu’une seule chose à dire sur cet album, ce serait probablement qu’il est original et marque un réel point de départ dans ses nouveaux choix artistiques.
Une nette différence d’avec ses deux précédents albums.
Ca ne sent plus l’Amérique, le cowboy ou les années 50.
Ce qui est puissant,comme toujours chez Zaza Fournier, c’est qu’à l’écoute, on respire.
Elle parvient avec aisance à nous plonger au coeur d’un nouveau monde qu’on ne lui connaissait pas.
Les arrangements, parfois minimalistes, parfois plus produits, reviennent à quelque chose de fondamental, d’essentiel, de presque animal et instinctif.
On se sent, tout de suite, happé.
On fredonne, on chantonne, on ondule.
D’ailleurs, la présence du titre « Tigre » reflète l’ambiance africanisante dont est pétri cet album.
On ne peut pas être plus clair…. Si ?
Cet album, c’est un billet d’avion.
Un voyage au coeur, pas simplement d’une voix, mais surtout d’une musicalité intuitive et ludique.
Chaque chanson nous emmène dans un univers, dans une tête, dans un coeur.
L’écriture est belle, ronde et simple.
Les percussions, omniprésentes, nous entraînent dans ce qu’il y a de plus profond en nous, de plus primitif.
Les choix sont très intéressants et totalement inattendus: une « Java des imposteurs » qui bouscule les codes et devient un mélange détonnant.
A mi-chemin entre le rétro d’un Boris Vian au tonton armé de sa bombe atomique et le moderne d’un rap chic au beat indéniablement hip-hop.
Les mélodies féminines, sont, comme toujours chez Zaza Fournier, mélancoliques à souhait…
On remarque des percussions en symbiose avec les thèmes des chansons: l’eau, les coups de ciseaux dans « La jeune fille aux fleurs », ou la porte qui se claque dans un « Hôtel des Acacias » peut-être un peu trop léger dans l’écriture et dans les placements vocaux.
Des ruptures rythmiques qui soulignent la construction de chaque morceau, souvent crescendo, qui mettent en lumière les paradoxes, les doutes qui habitent chaque personnage.
Et les fantasmes, et les envies d’ailleurs. Et la vie que je n’aurai pas.
C’est en ce sens qu’il y a beaucoup de choses à dire: ce paradoxe musical et vocal. Entraînant, dansant, léger et finalement bâti sur un fond de tristesse et de mélancolie.
L’accordéon, par contre, m’a un peu manqué tout au long de cet album, qui, pourtant, fini sur une touche on ne peut plus minimaliste avec le titre « Les chiens ». Un accordéon-voix accompagné par moments…
L’espace, le silence, tout prend sa place.
On notera aussi l’originalité du morceau « Sous mes paupières closes » tant par le thème, l’écriture, que par le côté minimaliste du ukulélé-voix qui, vraiment, porte à merveille la chanson.
Certains arrangements un peu déroutants, certaines mélodies ou utilisations de la voix ou certains rythmes m’on gêné aux premières écoutes.
Néanmoins, après avoir écouté plusieurs fois l’album pour en faire une critique…
Je me suis faite piéger: c’est rentré dans ma tête !!!
Un album original, incroyablement sensible et définitivement très féminin…. Un dépaysement total que je vous conseille d’écouter…
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Zaza Fournier
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